Des banderoles s’opposant au mégaprojet de pont terrestre du gouvernement ont fait surface dans le district de Phato, province de Chumphon et des environnementalistes organiseront un forum de discussion sur le projet à la « sous-préfecture » de Phato le 15 novembre.
Sak-anan Plathong, maître de conférences à l’Université Prince de Songkhla, a déclaré que le projet de pont terrestre proposé traverserait les réserves naturelles de la mer d’Andaman, qui ont été proposées par la Thaïlande pour être incluses dans le patrimoine mondial de l’UNESCO il y a deux ans.
Selon lui, le problème n’est pas que le projet retardera l’inscription des réserves à l’Unesco, mais qu’il pourrait avoir des impacts importants sur les ressources marines, les mangroves et les forêts côtières, qui sont connues pour être des lieux de reproduction des tortues marines et d’autres créatures marines.
L’un des aspects les plus inquiétants du projet, a-t-il souligné, est la récupération d’environ 1 120 ha de terres sur la mer d’Andaman, ce qui équivaut à la taille de l’île Payam dans la province de Ranong. Cela aurait un impact sur les courants marins et le mouvement des espèces marines dans la zone, selon Sak-anan.
Il a suggéré que le Département des parcs nationaux, celui des ressources marines et celui de la planification des transports mènent une étude approfondie sur les espèces marines de la zone et l’impact environnemental du projet.
Il s’est également dit préoccupé par le fait que remuer les fonds marins pourrait entraîner des problèmes liés à la dispersion des métaux lourds, qui se déposent normalement sur le fond marin et constitueraient une menace pour la santé.
Il a déclaré que les marées noires dues aux pétroliers qui accosteront dans les ports en eau profonde des côtes est et ouest, donc à Chumphon et Ranong, constituent une autre source de grave préoccupation, citant les nombreuses marées noires à Laem Chabang, Map Ta Phut et Si Racha (golfe de Thailande).
Le gouvernement a accordé la priorité absolue au projet de pont terrestre, le considérant comme un moteur potentiel majeur de l’économie thaïlandaise. Le Premier ministre Srettha Thavisin envisage de vendre le projet à des investisseurs étrangers lors du sommet de l’APEC aux États-Unis ce mois-ci et lors du sommet ASEAN – Japon au Japon en décembre.
Ce qui intéresse le gouvernement, ce n’est pas tant le pont mais sa construction les investissements faramineux qu’elle générera amenant un peu de cash immédiatement dans une économie atone.
A ce stade l’opposition au projet reste anecdotique.
