La Fondation Paveena pour les enfants et les femmes a secouru trois Thaïlandaises traumatisées qui ont vécu une terrible expérience au Myanmar . L’une des victimes a été vendue à un bordel après avoir réservé des vacances auprès d’une agence de voyages sur TikTok.
Les victimes ont raconté leur sort au Myanmar lors d’une interview accordée à Channel 3, le 13 novembre. La première victime a rapporté qu’elle avait trouvé un voyage organisé pour la ville de Kentung, dans l’État Shan, Myanmar. Le forfait ne coûtait que 8 000 bahts pour trois jours, alors elle a décidé de réserver.
Pour mémoire, les autorités thaïlandaises déconseillent voire interdisent tous déplacement dans l’État Shan.
Malheureusement, rien ne s’est passé comme prévu. À son arrivée au Myanmar, elle a été immédiatement emmenée dans un pick-up où une femme lui a dit qu’elle avait été achetée à l’agence de voyages pour 25 000 yuans (124 800 bahts) et qu’elle devait se prostituer dans un lieu de divertissement appelé KTV dans la ville de Mong Pawk. Le lieu de divertissement propose un casino, un bordel et une discothèque aux clients.
La Thaïlandaise a déclaré qu’elle avait rencontré un propriétaire chinois qui lui avait fait signer un contrat de travail rédigé en chinois. Il l’a obligée à se prostituer sous la menace de tortures.
La femme a poursuivi en disant qu’elle avait rencontré deux autres Thaïlandaises à KTV. Elles se seraient rendues au Myanmar avec des amis dont l’un les aurait attirées dans la prostitution chez KTV.
La Thaïlandaise a déclaré qu’elle avait contacté sa mère afin de demander de l’aide pour elle-même et ses deux compatriotes. Sa mère a contacté la Fondation Pavena jusqu’à ce que la police birmane les aide à s’échapper. On ne sait pas si la police thaïlandaise a servi d’intermédiaire.
Alors que la police thaïlandaise (et à fortiori birmane) ne prend que rarement les plaintes déposées par des femmes, elle s’active si Paveena intervient.
Les femmes ont d’abord séjourné dans un logement de la police avant d’essayer de contacter l’ambassade royale de Thaïlande à Yangon pour un retour en toute sécurité en Thaïlande . Malheureusement, l’ambassade, qui facture 60 000 bahts par personne pour aider les personnes dans cette situation, n’a pas répondu à leurs messages.
Elles ont essayé de sortir du Myanmar en embauchant des locaux pour les emmener à la frontière thaïlandaise. Elles ont payé environ 10 000 bahts chacune pour le voyage mais les passeurs travaillaient en réalité pour KTV. Le propriétaire chinois de KTV a ordonné aux faux passeurs de tuer les femmes. Ils ont commencé à les torturer et ont exigé 5 millions de thb en échange de leur liberté.
Les tortionnaires ont montré des vidéos de ressortissants chinois ayant la langue coupée et la gorge tranchée pour avoir refusé de payer la somme demandée (la mafia chinoise agit ainsi également en Thailande). Ils ont torturé les femmes jusqu’à ce que l’une d’elles fasse semblant d’être morte pour mettre fin aux abus.
Les femmes auraient ensuite réussi à s’enfuir dans la forêt jusqu’à ce qu’elles rencontrent des policiers birmans dans la ville de Mong Hpayak.
La police birmane n’a pas cru à leur histoire et les a jetées en prison pour être entrées dans le pays illégalement. Les victimes ont déclaré qu’elles ne disposaient à l’époque d’aucun document prouvant leur innocence. Elles ont été emprisonnées pendant quatre mois jusqu’à ce que le tribunal décide de les renvoyer en Thaïlande.
La Fondation Paveena les a récupérés dans la ville de Tachileik, à la frontière de la Thaïlande et du Myanmar, et a facilité leur retour dans leur province d’origine.
Paveena Hongsakul elle-même, a expliqué les difficultés rencontrées pour secourir les victimes de la traite des êtres humains . Le Myanmar est le pays le plus difficile en raison de la situation politique qui y règne.
Selon Paveena, il est difficile pour ses collaborateurs d’accéder à chaque zone du Myanmar, en particulier à la ville de Mong Pawk. Dans chaque cas, ils passent des mois à tenter de secourir les victimes. Paveena a exhorté les Thaïlandais projetant de voyager ou de travailler au Myanmar à faire attention, car il serait difficile pour les autorités thaïlandaises d’offrir leur aide si quelque chose arrivait.
Bien sûr toute cette histoire repose sur les déclarations -qui ne peuvent être vérifiées- des victimes.
Paveena elle-même avec la police thaïlandaise toujours déférente envers elle.
