La dédollarisation continue en Asie. Après des nations comme l’Inde ou l’Indonésie, la Thaïlande snobe à son tour le dollar.
La Banque de Thaïlande soutient l’utilisation des monnaies locales au lieu du dollar américain pour régler ses échanges avec ses partenaires internationaux. C’est ce que souhaite la gouverneur adjointe de la banque centrale thaïlandaise.
Alisara Mahasantana estime que l’utilisation des monnaies locales (le yuan chinois, le ringgit malaisien, la roupie indonésienne et le yen japonais) minimisera le risque posé par les fluctuations du dollar américain. L’objectif est de fournir aux entreprises thaïlandaises une alternative.
« Pendant les périodes de forte volatilité du dollar, les opérateurs économiques peuvent choisir d’utiliser des monnaies locales pour effectuer leurs paiements. Cela réduit le risque lié aux taux de change et facilite les négociations commerciales », a-t-elle expliqué.
Cette explication ressemble toutefois à une posture de façade. En effet, la fronde globale contre la monnaie impériale est palpable. En cause, les sanctions à l’encontre de la Russie qui s’est fait confisquer l’équivalent de 300 milliards de dollars de réserves de change.
Personne n’est à l’abri en cas de non alignement sur la politique étrangère américaine. Les pays asiatiques l’ont bien compris.
L’Indonésie, la Malaisie et la Thaïlande ont d’ailleurs signé cet été un accord tripartite amorçant la promotion des échanges commerciaux dans leurs monnaies nationales.
Délaisser le dollar, l’euro et la Livre Sterling fut également mis en avant par l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) en début d’année.
La banque centrale thaïlandaise mise sur l’or pour diversifier les risques géopolitiques. L’or reste une valeur refuge, a déclaré Alisara Mahasantana à Bloomberg News.
« Les achats d’or aident à protéger les réserves de change de la Thaïlande », a-t-elle déclaré. Ces dernières sont actuellement évaluées à 210 milliards de dollars.
La gouverneur a révélé une augmentation significative de ses réserves d’or afin d’atténuer ce genre de risques. Elles ont plus que doublé depuis depuis 2019. Les banques centrales de nombreux autres pays comme la Chine, la Pologne et la Turquie ne sont pas en reste.
L’once d’or est actuellement à deux doigt de marquer un nouveau record.
Les guerres en Ukraine ainsi qu’au Levant sont le symptôme du refus global de l’impérialisme américain. Les nations ne veulent plus financer la dette américaine.
L’or revient toujours au centre des échanges quand la guerre éclate. Sauf que désormais, un nouveau prétendant au titre de monnaie de réserve internationale tape fort à la porte : le bitcoin. par Nicolas T.
Gold or Bitcoin, that is the question.
Alisara Mahasantana
