
Le Riceberry, variété de riz thaïlandais aux reflets violets, pourrait bien devenir un allié inattendu contre la calvitie et les cheveux blancs. Des chercheurs de l’Université Chulalongkorn et de l’Université Mahidol ont annoncé l’extension d’une étude conjointe sur les propriétés de ce riz riche en antioxydants, avec des essais cliniques sur l’homme prévus dès le début de l’année prochaine.
Le Riceberry est une variété de riz thaïlandais relativement récente, issue du croisement entre le riz au jasmin et le riz noir. Cultivé principalement en agriculture biologique, il se distingue par sa couleur violet foncé, due à sa forte teneur en anthocyanes, des pigments naturels aux propriétés antioxydantes. Riche en fibres, en vitamines du groupe B et en minéraux, il est souvent présenté comme un « super-aliment » en Thaïlande, apprécié autant pour ses bienfaits nutritionnels que pour son goût légèrement sucré.
En français, on pourrait l’appeler « riz violet thaïlandais Riceberry », ou plus simplement « riz Riceberry ».
Au cœur du projet, l’AnthoRice Complex, un extrait organique de Riceberry mis au point par l’équipe du Pr Pithi Chanvorachote. Les premiers tests en laboratoire montrent des résultats encourageants : stimulation de la croissance capillaire et restauration de la couleur naturelle des cheveux. Le secret réside dans les anthocyanines, pigments végétaux présents en forte concentration (16 à 273 mg pour 100 g de riz), capables d’activer la production de mélanine directement à la racine. Associés aux vitamines B1, B5 et B12, ces composés pourraient ralentir le blanchiment et renforcer les follicules.
Pour maximiser l’efficacité, les chercheurs ont combiné l’AnthoRice Complex à la technologie StemAktive, développée à Chulalongkorn. Celle-ci utilise des extraits de cinq plantes locales – pois bleu, groseille indienne, citron kaffir, soja et liane bleue – réputées pour régénérer les follicules et protéger les racines du stress. Les essais sur cellules ont montré une multiplication par cinq à six de la croissance des cellules souches, ainsi qu’une stimulation de la mélanine par un double mécanisme, prolongeant la durée de vie des cheveux foncés.
Le riz utilisé provient de fermes biologiques de la province de Phichit, partenaires du projet depuis 2024. Pour Sittha Sukkhan, président de l’entreprise publique agricole impliquée, cette recherche pourrait ouvrir de nouveaux débouchés aux producteurs locaux et accroître les revenus des communautés si le produit est commercialisé.
La prochaine étape sera cruciale : un essai clinique mené par la Faculté de médecine de l’hôpital Siriraj (Mahidol). Soixante-quatre volontaires âgés de 25 à 60 ans seront répartis en deux groupes – traitement et placebo – pendant six mois. Les chercheurs mesureront la repousse, l’évolution de la couleur et la tolérance du produit.
Si les résultats se confirment, le Riceberry pourrait bien passer des assiettes aux salles de bain, devenant un ingrédient phare dans la lutte contre la chute et le blanchiment des cheveux.



