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Les inquiétudes grandissent au sein du gouvernement thaïlandais car le tilapia à menton noir, un poisson prédateur envahissant, pourrait se propager aux pays voisins, créant ainsi une crise écologique régionale. Les députés craignent un problème transnational affectant le Cambodge et la Malaisie.
Lors d’un récent débat à la Chambre, la députée de Move Forward, Natcha Boonchai-insawat, a évoqué la propagation rapide et destructrice du tilapia à menton noir dans les eaux côtières et de mangrove de 17 provinces thaïlandaises. Cette « espèce exotique » importée se nourrit de poissons, de crevettes et d’autres petits animaux aquatiques, perturbant les écosystèmes avec un impact sur les pêcheries locales.
L’espèce envahissante, importée du Ghana en 2010 pour un projet d’élevage expérimental de Charoen Pokphand Foods (CPF), s’est rapidement infiltrée dans les eaux naturelles. Bien que le CPF affirme avoir détruit le lot original, le tilapia à menton noir a proliféré, en particulier dans les provinces frontalières de Trat et de Songkhla. Ainsi, le Cambodge et la Malaisie, sont à risque.
Les députés ont souligné l’urgence d’une action immédiate du gouvernement. Sont suggérés : pêches à grande échelle à l’aide de divers filets, libération de poissons prédateurs, la promotion de la consommation du tilapia à l’échelle nationale et indemnisation des pisciculteurs concernés.
Le vice-ministre de l’Agriculture, Attakorn Sirilatthayakorn, annonce que Département des pêches a reçu 231 millions de bahts pour acheter du tilapia à menton noir capturé à 15 bahts le kilo, encourageant ainsi la pêche individuelle locale. De plus, des efforts sont en cours pour stériliser les poissons.
Charoen Pokphand Foods (CPF), plus gros conglomérat du pays, n’a pas envoyé de représentants pour répondre aux questions de la commission parlementaire car les cadres sont « trop occupés » mais l’entreprise a envoyé un communiqué. CPF a assuré avoir détruit tous les poissons sauf 50 specimens.
Le département de la pêche a déclaré que les 50 poissons, conservés dans deux aquariums, avaient disparu lors des graves inondations de 2011.
La députée Boonchaiinsawat, a déclaré que la commission continuerait à rassembler des preuves en vue d’éventuelles poursuites contre les responsables. Jusqu’à présent, la commission n’a identifié qu’une seule entreprise qui a importé le poisson, et certains tilapia se trouvaient dans l’une de ses fermes en 2017, malgré les affirmations selon lesquelles ils avaient tous été détruits depuis 2011, a-t-elle conclu.
Buncha Sukkaew, directeur général du Dpt de la Pêche, a ensuite annoncé que des entreprises thaïlandaises ont exporté 230 000 tilapia à menton noir vers 17 pays entre 2013 et 2016 via 11 entreprises dont certaines n’ont vendu que 1000 poissons ce qui est ridiculement peu.
Le problème avec cette engeance, c’est que ce poisson résiste à tout. Des œufs de tilapia à menton noir , laissés au soleil pendant deux mois, ont étonnamment éclos, selon Wallop un pisciculteur de Samut Songkhram. Il ajoute que le bar ne pourra pas contrôler cette espèce et que sa ferme est envahie. Il s’est tourné vers l’élevage de bar en 2011, lorsque l’infestation de tilapia a commencé. Initialement, il a ensemencé un étang avec 5 000 bars, mais seulement 1 000 ont survécu, tandis que l’étang a produit 9 tonnes de tilapia car le tilapia mange le bar. De plus, les tilapias mâles protègent leurs œufs et leurs alevins dans leur bouche, les bars adultes ne peuvent pas aller les récupérer. De plus, les environnements naturels offrent de nombreuses cachettes au tilapia. Pire les bars adultes mangent les petits… bars.
Natthaphon, un éleveur de crevettes à Amphawa, raconte que Malgré les efforts visant à filtrer l’eau et à assécher les étangs, les alevins de tilapia, résistent. Natthaphon soupçonne une entreprise privée voisine d’avoir contribuer à l’infestation de tilapia, car CE tilapia n’existe pas de manière naturelle en Asie. Il appelle à la responsabilité des entreprises et à une compensation pour les agriculteurs touchés.
Les recherches de l’Université Thammasat révèlent que les tilapias à menton noir causent 100 millions de bahts par an de dommages au système économique de chaque canton touché en Thaïlande.
Le ministre de la Justice Thawee Sodsong, en visite à Narathiwat, a proposé une nouvelle solution : « Je veux que les établissements pénitentiaires aident à contrôler cette invasion : les détenus vont les attraper et les servir comme nourriture dans les prisons », a-t-il déclaré. «
Rattana, la mère d’un détenu de la ville abonde : « Même si le tilapia à menton noir est considéré comme une espèce exotique, il est similaire au tilapia commun. Si c’est sans danger, cela devrait convenir aux détenus ». Sunee, ancien détenu de Narathiwat, a déclaré : « Avoir du poisson à tous les repas de la prison est un changement positif. Les détenus sont prêts à essayer de nouveaux plats, et le tilapia à menton noir est une bonne option nutritive.
Quand le ministre dit que les détenus les pêcheront cela signifie que les détenus possédant une compétence en la matière et proche de leur libération iront pêcher accompagnés de matons.