DE NOMBREUX CANDIDATS DU SUD se présentant dans leur circonscription ont discrètement abandonné leurs propres partis et utilisé des « ressources personnelles » pour continuer la campagne et aider le Premier ministre par intérim Prayut Chan-o-cha sous la bannière Ruam Thai Sang Chart, selon Suwicha Pao-ari, en charge des sondages NIDA.
Le phénomène troublant a été signalé dans plusieurs des 60 circonscriptions du sud où Prayut a progressivement gagné en popularité pour les élections générales du 14 mai, a déclaré Suwicha le 26 avril.
Le directeur de NIDA n’a pas précisé combien de candidats du sud auraient dit aux militants qui travaillent pour eux d’encourager les électeurs à choisir le Ruam Thai Sang Chart sur leur bulletin de vote à la proportionnelle et à oublier les autres partis, y compris le leur.
Pour comprendre, il faut se souvenir que les Thaïlandais glisseront deux bulletins dans l’urne, l’un pour le scrutin de circonscription, l’autre à la proportionnelle.
Ce que propose les « transfuges », c’est la chose suivante. Soit M Somchai du parti X du scrutin de circonscription. Il dit à ses électeurs « Continuez à voter pour moi MAIS, dans le scrutin à la proportionnelle ne votez par pour le parti X. votez pour Ruam Thai Sang Chart. D’ailleurs le parti X ne me finance plus. »
Ces candidats de circonscription cherchent à se faire élire avec leurs propres ressources et sans l’aide concrète de « leur » parti et demandent à leurs électeurs de choisir le camp de Prayut au lieu de « leur » parti, a déclaré Suwicha.
Ils préfèrent personnellement Prayut à leur propre chef de parti, qui est également candidat au poste de Premier ministre après les élections du 14 mai, a-t-il commenté. On ne sait pas comment Prayut les a convaincus.
Sans être trop précis, NIDA fait référence aux partenaires de la coalition en place, à savoir le Palang Pracharath, le Bhumjaithai et les démocrates, qui ne sont pas seulement en concurrence les uns contre les autres, mais aussi contre le Ruam Thai Sang Chart de Prayut dans toute la région sud.
Cela fait donc référence au chef de Palang Pracharth Prawit Wongsuwan, au chef de Bhumjaithai Anutin Charnvirakul et au chef démocrate Jurin Laksanavisit, tous candidats au poste de premier ministre..
Le Ruam Thai Sang Chart a besoin d’au moins 25 députés pour que Prayut ait le droit de se présenter au poste de premier ministre. Ensuite, il récupérera les 250 sénateurs qu’il a nommés sous la junte. On comprend donc que, dans le camp réactionnaire, on craint d’obtenir peu de députés.
Les partis de la coalition se déchirent dans le Sud car c’est leur fief principal. Le Sud était, à l’origine, la chasse gardée des Démocrates. Mais, en 2019, le Palang P (de Prayut à l’époque), y a fait de bons scores, laminant les Démocrates. Aux élections intermédiaires, on a senti que les Démocrates reprenaient du poil de la bête, ainsi les députés de cette région vont se partager entre 3 partis (Prayut, Prawit et les Démocrates car Bumjaithai n’est pas implanté là-bas).
Si les voix de ces 3 partis se partagent, c’est la Bérézina pour les 3. La seule solution, c’est que ces électeurs conservateurs votent tous pour le même parti, soit Prayut, quitte à sacrifier les deux autres.
Le Pheu Thai est aussi peu populaire dans le Sud que Prayut en Isan. La population dans le Sud est limitée par rapport à l’Isan.