Après un an de mandat, le gouvernement n’a pas encore honoré sa promesse d’améliorer la protection sociale de millions de Thaïlandais en difficulté selon ThaiPBS, l’agence nationale de presse.
Le 30 avril, un comité réunissant des représentants du gouvernement et de la société civile ont convenu qu’il fallait augmenter les allocations familiales et retraites. « Mais l’administration actuelle bloque », déclare Nitirat Sapsomboon, de WeFair, une association favorable à la protection sociale.
Nitirat déplore que le gouvernement Pheu Thai n’ait aucune politique en matière de protection sociale, alors que 3,8 millions de familles thaïlandaises vivent en dessous du seuil de pauvreté et gagnent moins de 2 998 bahts par mois. « Le gouvernement devrait améliorer l’aide qu’il fournit aux personnes vulnérables. C’est ainsi que nous pouvons combler les fractures de notre société », a déclaré le militant. Selon la Banque mondiale, la Thaïlande souffre du niveau d’inégalité le plus élevé de la région Asie de l’Est-Pacifique.
1- Le comité demande que le gouvernement verse 1 000 bahts (26 €) par mois et par enfant pauvre comme allocation familiale. Actuellement, le gouvernement fournit une allocation symbolique de seulement 600 bahts par mois à 2,3 millions d’enfants issus de familles pauvres, et seulement jusqu’à l’âge de six ans.
2- Le comité demande que l’allocation handicapés passe de 800 à 1 000 bahts et
3- que le minimum vieillesse passe de 600 à 1 000 bahts par mois (selon l’âge) à un taux forfaitaire de 1 000 bahts.
4- En outre, il demande une allocation mensuelle maternité de 3 000 bahts pour les femmes enceintes de cinq à neuf mois.
« Tout ceci ne coûterait que 59 milliards de bahts et profiterait à 17 millions de personnes. Cette somme équivaut à seulement 1 / 8 du budget nécessaire pour financer la manne de 10 000 bahts », a déclaré Nitirat qui affirme que c’est une question de volonté politique. Après tout, le budget central du pays pour 2025 s’élève à plus de 800 milliards de bahts.
Decharut Sukkumnoed, du Think Forward Center, convient que l’aide sociale doit être améliorée. « Nous devons investir dans le capital humain », a-t-il déclaré. Il a rejette l’argument selon lequel le gouvernement devrait se concentrer uniquement sur les affaires économiques. Améliorer le capital humain, c’est améliorer, à termes, l’économie selon tous les observateurs de tous les pays.
Sriyada Palimaphan, de Pheu Thai ne comprend pas et affirme : « Notre économie se remet encore de la crise COVID, nous poursuivons donc de toute urgence notre réveil économique ». Elle considère les allocations comme un cadeau que l’on peut faire quand tout va bien et non comme un investissement. Elle dit : « il faut d’abord collecter davantage d’impôts pour financer les prestations sociales. »
Nitirat rappelle que le budget alloué à la protection sociale générale est inférieur à celui destiné à l’aide sociale de 4,4 millions de fonctionnaires.
Pranom, une femme de ménage de 65 ans veut un minimum vieillesse de 1 000 bahts. « Nous ne voulons pas du portefeuille numérique, car c’est un paiement unique », a-t-elle déclaré. Le gouvernement avait assuré qu’il augmenterait les prestations sociale en 2025 mais le budget ne le prévoie pas.
Le gouvernement espère que le soir du jour où les Thaïlandais recevront la manne, ils feront une telle fête qu’ils en oublieront qu’il s’agit d’un marché de dupes et qu’il n’y a aucune croissance durable derrière ce qui n’était au départ qu’une promesse électorale.