En réponse aux questions des journalistes sur l’influence de la famille Shinawatra sur ses décisions, le Premier ministre Srettha Thavisin a affirmé sa liberté de pensée. Il a demandé aux journalistes de revenir sur le sujet dans 3 à 6 mois quand il aura pu montrer sa manière de gérer le pays.
Pourtant, Les députés de Pheu Thai soutiennent Paetongtarn « Ung Ing » Shinawatra comme nouveau chef du parti suite à la démission de Cholnan Srikaew, selon Prasert Chanthararuangthong, secrétaire général par intérim du parti.
Si on ne peut douter de la volonté de Srettha de travailler pour la Thailande et non pour lui-même, il semble quand même bien encerclé par des hommes politiques « influents » qui n’ont que faire de la population.
Srettha s’est également engagé à éliminer la pratique consistant à vendre et à acheter des postes gouvernementaux grâce à une transparence technologique dans les promotions gouvernementales. On ne sait pas ce que cela veut dire.
Pour lutter contre la corruption, l’Organisation anti-corruption de Thaïlande a proposé :
- Faire de la lutte contre la corruption un programme national et créer une cellule de crise pour traiter immédiatement toute plainte pour corruption. Prayut n’a jamais lutté contre la corruption, au contraire, en nommant un mafieux maire de Pattaya puis ministre de la culture.
- Accroître l’indépendance des principaux organismes anti-corruption. Prayut a placé ses hommes dans ces organismes.
- Promulguer des lois sur la protection des lanceurs d’alerte et les conflits d’intérêts. Le régime Prayut a fait voter des lois sur la diffamation qui privilégient les corrompus. Ces derniers peuvent envoyer les lanceurs d’alerte en prison pour 10 ans.
- Assurer la transparence des informations conformément aux normes internationales.
- Réformer les réglementations qui entravent la divulgation des faits de corruption et agir rapidement dès la détection de la corruption. Le régime fait traîner les affaires en espérant que les citoyens les oublient avant de les enterrer.
Le principal problème auquel fait face la Thailande est que les corrompus sont juges et parties. Ils sont à la fois au gouvernement (on l’a déjà expliqué récemment), au sommet des administrations (voir ci-dessous) et à l’assemblée. Lutter contre la corruption, c’est, pour eux, se tirer une balle dans le pied.
La Commission nationale anti-corruption a accusé 15 responsables importants de mauvaise conduite pour avoir abandonné les charges retenues contre Vorayuth « Boss » Yoovidhya l’héritier de Red Bull. Il est accusé d’excès de vitesse, de délit de fuite et de conduite imprudente (sous influence de substances) ayant causé la mort d’un policier Maj Wichian Klanprasert en 2012.
Après avoir initialement abandonné les charges en juillet 2020, un examen gouvernemental a révélé que l’enquête était baisée. De nouvelles accusations ont été déposées, mais il ne reste plus que la conduite dangereuse ayant entraîné la mort, avec une peine de prison maximale de 10 ans, qui court jusqu’en 2027. Parmi les personnes accusées de mauvaise conduite figurent
l’ancien chef de la police nationale, le général Pol Somyot Poompanmoung,
l’ancien procureur général adjoint Nate Naksuk
et l’ancien chef adjoint de la police nationale, le lieutenant général Pol Permpoon Chidchob.
On remarque que les chefs de la police sont très souvent poursuivis. Le chef de la police de 2019 est accusé de corruption dans l’affaire des achats de matériels pour l’immigration.
On remarque que lieutenant général Pol Permpoon Chidchob est aujourd’hui ministre de l’Éducation. On ne sait pas comment cet homme va pouvoir lutter contre la corruption dans son ministère à la mauvaise réputation ni comment il va pouvoir expliquer aux élèves qu’il ne faut pas accepter les pots-de-vins.
Cependant, l’infraction du lieutenant-général Permpoon constituait une violation disciplinaire non grave, selon le secrétaire général du NACC, Niwatchai Kasemmongkol.
Le professeur Prinya Thaewanarumitkul, de l’Université Thammasat, a soulevé des questions sur la pérennité du gouvernement actuel, en particulier au-delà de mai 2024, date à laquelle le mandat du Sénat prendra fin. Ses doutes proviennent du fait que Srettha a compté sur les votes des sénateurs pour accéder au pouvoir. Dans le cas d’un nouveau vote, Srettha pourrait avoir du mal à obtenir à nouveau suffisamment de voix, a-t-il déclaré.
De plus, Prinya se demande si Srettha est sous influence de Thaksin, étant donné que l’avocat de la famille Shinawatra a failli obtenir un poste ministériel, malgré une condamnation antérieure.
Pinya laisse entendre que Thaksin serait lui-même sous influence de Prayut. Ainsi, la proposition de grâce royale pour Thaksin est venue du général Prayut, d’autant plus que la plupart des sénateurs de Prayut (plus que ceux de Prawit) ont voté pour Srettha, a-t-il ajouté.
Srettha sous influence de Thaksin lui-même sous influence de Prayut signifie que le putschiste est le suzerain de l’actuel premier ministre.
Srettha essaie de prendre de la hauteur et a déclaré qu’il était impatient de rencontrer des dirigeants étrangers pour discuter des opportunités d’investissement en Thaïlande, ajoutant qu’il était prêt à assister à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York plus tard ce mois-ci.
Les sénateurs interrogeront le gouvernement sur son projet de « portefeuille numérique » et ses projets d’amendements constitutionnels lors du débat sur la déclaration politique, qui se déroulera sur environ 30 heures les 11 et 12 septembre.
Kamnoon Sidhisamarn, chef des sénateurs a déclaré que chaque sénateur disposerait d’environ 10 minutes.
Ce sont les amendements à la constitution pro-armée qui ulcèrent les sénateurs pro-armée.
Lundi, le débat pourrait s’éterniser jusqu’à 2 ou 3 heures du matin et reprendre mardi jusqu’à environ 21 heures, a indiqué Kamnoon.
Pannika Wanich, du Mouvement progressiste, a déclaré que la plupart des jeunes cherchent à éviter la conscription en raison de la peur des blessures et de la mort dans les casernes et du refus de finir serviteurs des officiers (pratique généralisée), et pas seulement par opposition systématique à la conscription.
Ses remarques faisaient suite aux commentaires du ministre de la Défense Suthin Klangsaeng, qui a déclaré que les jeunes résistent à la conscription parce que leurs parents craignent les méthodes de formation rigoureuses qui mènent parfois au décès de conscrits dans les camps militaires.
Suthin a déclaré que de tels cas sont rares et que la perception négative des parents doit être corrigée.
Au contraire, Pannika a déclaré qu’il existe de nombreux cas non signalés de décès de conscrits, et elle a affirmé que les inquiétudes des jeunes ne sont pas sans fondement.
Suthin a également rejeté les affirmations selon lesquelles certains soldats ne recevaient pas l’intégralité de leur solde, malgré de nombreux commentaires en ligne suggérant que les membres des familles des conscrits ont signalé des paiements incomplets en raison de diverses excuses.
