Le Premier ministre Srettha a déclaré mardi qu’il avait appelé l’ambassadrice israélienne en Thaïlande, Orna Gadiv, pour exprimer son fort mécontentement face au fait que certains employeurs israéliens offrent plus d’argent aux travailleurs thaïlandais afin de les inciter à rester malgré les conflits croissants que l’on peut qualifier de guerre potentielle.
« J’ai clairement indiqué qu’il n’était pas acceptable que les employeurs utilisent de l’argent pour les attirer. Je pense que ce n’est pas correct. Elle ne le savait pas, alors elle enquêtera et fera rapidement un rapport. Elle est également préoccupée », a déclaré Srettha qui a mis en garde les travailleurs. La fenêtre d’évacuation se referme.
Le Premier ministre a également déclaré que, d’autre part, l’indemnisation promise par la partie israélienne aux personnes tuées et blessées avait été reportée au 10 novembre et a demandé à l’ambassadrice Sagiv, qui a déclaré ne pas être au courant, d’accélérer le processus.
La politique du gouvernement de Bangkok est de ramener le plus possible (et le plus vite possible) de ses ressortissants vivant en Israël car la Thailande craint que la situation sur place n’empire.
Tous comme les migrants des pays voisins font tourner la Thailande, les migrants thaïlandais sont indispensables à l’agriculture israélienne.
Il reste désormais moins d’un millier de Thaïlandais dans la zone rouge d’Israël adjacente à la bande de Gaza et au nord, à la frontière du Liban, tandis que les vols d’évacuation ne sont pas complets car de nombreux travailleurs thaïlandais restent sur place en attendant leur salaire, soit à la fin du mois soit le 10 novembre, selon Channel 7 ce matin (24 octobre). Explications :
L’ambassadrice thaïlandaise en Israël, Mme Phannapa Chandrarom, a déclaré que jusqu’à présent, plus de 3 600 travailleurs étaient rentrés en Thaïlande sur 17 vols.
Alors qu’il est prévu d’organiser deux vols par jour pour 500 à 600 passagers, seuls 200 à 300 Thaïlandais se présentent désormais chaque jour au centre d’évacuation. Les vols charters vers la Thaïlande ne sont pas complets.
Elle a souligné que comme une planification est nécessaire, les arrangements pour évacuation prendront fin à la fin de ce mois. Ainsi, les migrants qui attendent leur salaire ne pourront pas rentrer.
En effet, il sera difficile et dangereux de rapatrier en novembre si Israël lançait une attaque au sol, car la sécurité du personnel chargé de l’opération de sauvetage reste la priorité du gouvernement.
Mme Phannapa a confirmé que les employeurs israéliens dans de nombreuses régions avaient dit aux travailleurs thaïlandais qu’ils seraient payés le 10 novembre, ce qui les a amenés à hésiter à rentrer chez eux pendant cette période.
Il est possible que tout retour devienne impossible en novembre ce qui condamnera, de facto, les migrants à rester en Israël contre leur gré.
L’ambassade thaïlandaise et le ministère du Travail de Bangkok ont demandé aux travailleurs de négocier avec leurs employeurs pour être payés uniquement pour les jours travaillés et de ne pas attendre la fin du mois ou le 10 novembre.
L’ambassade accélère également le retrait des Thaïlandais de la zone rouge, le nombre total dans les deux zones, à côté de la bande de Gaza et à la frontière avec le Liban, étant inférieur à un millier. L’ambassade les appelle individuellement pour qu’ils partent immédiatement car même les Israéliens sont désormais partis.
Cependant, cela dépend d’eux et certains ne craignent pas la guerre.
Pour mémoire dans une région pro-Palestinienne voire pro-Hamas (Malaisie, Indonésie), la Thailande reste neutre ce qui signifie qu’elle ne prend pas le parti d’Israël.
