Trois entreprises font face à des poursuites judiciaires pour contrebande de porc, selon le Département des enquêtes spéciales (DSI).
Des mandats d’arrêt ont été émis contre trois dirigeants de ces entreprises en lien avec la contrebande, a déclaré lundi le directeur général du DSI, Pol Maj Suriya Singhakamol.
Auparavant, six dirigeants de cinq sociétés de transport de fret avaient été arrêtés, mais ils ont tous été relâchés après avoir reconnu une accusation d’importation de viande de porc sans autorisation, a-t-il expliqué.
Les trois dernières entreprises sont liées à un trafic liée à l’importation illégale de porc congelé dans 2 386 conteneurs entre 2020 et le début de cette année.
L’une d’elles est soupçonnée d’avoir ordonné le stockage de 7,5 tonnes de viande de porc illégale dans une chambre froide à Samut Sakhon.
Les enquêteurs cherchent maintenant à savoir à qui appartient l’entrepôt frigorifique et qui a livré la viande de porc.
Le Premier ministre Srettha Thavisin s’est montré visiblement agacé par la lenteur de la réaction des autorités faisant mine de lutter contre les importations illégales de porc peu avant de quitter le pays pour une réunion de l’Apec à San Francisco.
Pol Maj Suriya a déclaré que depuis que le gouvernement a commencé à sévir, davantage de viande de porc a été stockée dans des entrepôts de transit le long de la frontière d’un pays voisin (Cambodge ?) avant d’être introduits clandestinement en petites quantités pour échapper à la détection.
Il a déclaré que le DSI a découvert que la contrebande de porc est soutenue par des personnes influentes (mafia) et par des représentants de l’État (fonctionnaires corrompus) ce qui explique la lenteur des autorités.
Deux Thaïlandais se sont rendus à la police pour importation illégale de porc après avoir fui la Thaïlande pour échapper à leur arrestation. Plus de 10 responsables gouvernementaux sont impliqués dans cette opération illégale. On ne sait pas s’ils seront inquiétés.
Le directeur du DSI, Suriya Singhakamon, a voulu rassurer les Thaïlandais le 14 novembre, sur le fait que ses agents enquêtaient. Lentement certes, mais enquêtaient. Certains résultats de l’enquête ont été gardés secrets pour éviter tout impact sur l’affaire, de sorte que peu de choses ont filtré.
Le DSI avait émis deux mandats d’arrêt contre Wirat Phurichat, 69 ans, et son fils, Thanakrit Phurichat, 42 ans, pour avoir engagé des compagnies dans le but d’importer et stocker du porc illégal.
Les deux hommes avaient quitté la Thaïlande, mais sont revenus pour se rendre. Les agents du DSI ont arrêté les deux hommes à l’aéroport international de Suvarnabhumi.
Wirat est propriétaire de Wealthy & Healthy Foods et de The Good Shop. Lui et son fils ont embauché trois ou quatre sociétés d’achat pour importer du porc sans autorisation. Le porc illégal a été déclaré, sur les documents, comme poisson congelé pour éviter de payer des droits et des inspections.
Suriya a révélé que les agents avaient interrogé les 2 suspects et découvert que plus de 10 représentants du gouvernement facilitaient l’importation illégale de porc. On imagine en échange de gratification, ce qui s’appelle de la corruption.
Makro, qui est exploité par CP Extra, a publié mercredi une déclaration niant avoir acheté du porc à Wealthy & Healthy Foods Co Ltd.
Plus précisément, dans son communiqué, Makro a déclaré avoir cessé d’acheter de la viande de porc auprès de cette entreprise depuis mi-2022 après avoir réalisé que le produit ne répondait pas à ses normes d’hygiène et de qualité.
Elle a également cessé d’acheter du foie de porc auprès de l’entreprise, indique le communiqué, ajoutant que les bons de commande utilisés pour formuler ces allégations étaient anciens.