L’économie thaïlandaise montre des signes de reprise en septembre, portée par un rebond des exportations, une amélioration de la production industrielle et une hausse des recettes touristiques. C’est ce qu’a confirmé la Banque de Thaïlande (BoT) dans son dernier rapport publié le 31 octobre.
Les exportations, moteur traditionnel de la croissance, ont bondi de 19,2 % sur un an en septembre, générant un excédent commercial de 3,6 milliards de dollars. Les arrivées de touristes, notamment en provenance de Malaisie et d’Inde, ont également progressé grâce aux jours fériés prolongés et à l’ouverture de nouvelles lignes aériennes. Résultat : un excédent du compte courant de 1,9 milliard de dollars.
Mais sur l’ensemble du trimestre, l’activité a ralenti par rapport au trimestre précédent, en raison de la baisse de la demande intérieure et de perturbations temporaires dans certaines chaînes de production. La consommation privée et l’investissement ont reculé, et la croissance trimestrielle est estimée à seulement 1,5 % en glissement annuel.
La BoT prévoit néanmoins un rebond au quatrième trimestre, soutenu par la haute saison touristique, les dépenses de fin d’année et les mesures de relance gouvernementales, dont le programme de subvention à la consommation de 44 milliards de bahts. Le PIB pourrait ainsi atteindre une croissance annuelle de 2,2 % en 2025, selon les dernières prévisions du ministère des Finances.
Le tourisme devrait jouer un rôle clé, avec 33,5 millions de visiteurs attendus cette année et un rebond à 35,5 millions en 2026. Toutefois, ce chiffre reste inférieur au record de 2019 (près de 40 millions) et même à celui de 2024. Les exportations, elles, devraient croître de 10 % cette année, avant un léger recul prévu en 2026.
Malgré ces perspectives encourageantes, plusieurs risques persistent : la « bouderie » des touristes chinois, les droits de douane américains sur les produits thaïlandais, et l’efficacité incertaine des mesures de relance. L’endettement élevé des ménages et la vigueur du baht continuent également de peser sur la compétitivité.
La BoT maintient pour l’instant son taux directeur à 1,5 %, mais n’exclut pas une baisse si la croissance ou l’inflation venaient à faiblir davantage. Verdict attendu le 17 décembre, lors de la prochaine révision de politique monétaire.
Cependant, et alors que les pays voisins continuent de connaître des taux de croissance 3 fois supérieurs à celui de la Thaïlande, le royaume reste, de l’avis général, « le nouvel homme malade de l’ASEAN ». Le dernier rapport du FMI (World Economic Outlook, octobre) dresse un constat alarmant de l’économie thaïlandaise. La faiblesse chronique de la croissance pourrait faire rétrograder la Thaïlande de la 3e à la 5e place des économies de l’ASEAN d’ici 2030.
Pour espérer rattraper des pays comme la Malaisie, les économistes plaident pour un développement fondé sur les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM). Mais cette transition nécessiterait une refonte complète du système éducatif et au moins deux décennies d’efforts soutenus. Les gouvernements thaïlandais semblent entretenir une certaine méfiance à l’égard d’un enseignement qui favoriserait une montée en savoir et en esprit critique au sein de la société.
