Au bord de certaines autoroutes sont installées des stations de pesage pour s’assurer que les camions ne dépassent pas la limite autorisée. Bien souvent, les préposés laissent passer les camions trop chargés en échange d’une cotisation mensuelle versée à l’avance. Il n’y a donc aucun échange d’argent sur les lieux de la pesée. On a vu un système équivalent à Bangkok aux barrages de police où les camions portant un autocollant particulier n’étaient jamais arrêtés. Les transporteurs reçoivent l’autocollant qui change régulièrement en échange d’une cotisation mensuelle versée à la police.
La police thaïlandaise a découvert un important réseau de pots-de-vin impliquant des hauts fonctionnaires du Département des routes, avec des preuves montrant plus de 126 millions de bahts changeant de mains dans des transactions suspectes. Les fonds étaient directement transférés sur des comptes bancaires personnels et impliquent des paiements mensuels pouvant atteindre 100 000 bahts.
La police a perquisitionné la résidence de Noppadol, 57 ans, chef de la station de pesée d’Ubon Ratchathani. À ses côtés, Aneak, 59 ans, et Thongchai, ou Boy, 38 ans, ont également été arrêtés. Ils sont tous impliqués dans une affaire de corruption relevant de la compétence du tribunal pénal ad-hoc.
Lors de la conférence de presse tenue le 3 septembre à 15h30, des hauts fonctionnaires, dont Jaroonkiat Pankaew, du Bureau central d’enquête (CIB), Prasong Chelimpun, de la Division anti-corruption (ACD), et des représentants du ministère de la Transports et la Commission nationale anti-corruption (NACC) ont divulgué les détails de l’opération baptisée Spot Check Cleanup.
Noppadol et Aneak sont accusés de manquement à leur devoir et de corruption, tandis que Thongchai est accusé d’avoir encouragé les pratiques de corruption. Une autre personne, Prathin, 39 ans, qui détenait le compte bancaire utilisé pour les transactions, a également été convoquée pour faire face à des accusations, a indiqué un porte-parole de la police.
Les premières enquêtes ont révélé que le système de corruption impliquait un paiement mensuel sur le compte de Prathin provenant d’environ 200 transporteurs de la région du nord-est. Ces fonds ont ensuite été retirés en espèces. Une cinquantaine de victimes se sont manifestées, mais beaucoup restent silencieuses par crainte de répercussions juridiques.
Prasong a expliqué que les 200 millions de bahts circulant sur les comptes des suspects provenaient des transporteurs. Il a donné le détail, fastidieux, des transactions entre les transporteurs et les comptes des différents fonctionnaires corrompus depuis 2015. La police souhaite identifier tous les destinataires finaux. En effet, si l’on se réfère aux affaires découvertes à Bangkok, les corrompus versent souvent une dîme importante à des personnages intouchables plus haut placés.