Un vendeur de vêtements de Chiang Rai a vu sa peine de prison allongée à un record de 54 ans et 6 mois pour crime de lèse-majesté, selon Thai Lawyers for Human Rights (TLHR) .
La décision de la cour d’appel le 4 septembre a confirmé la condamnation antérieure de Mongkol Thirakot, en l’allongeant pour arriver à la sentence la plus longue jamais prononcée en vertu de l’article 112 du Code pénal, qui concerne la diffamation royale, en Thaïlande, selon TLHR. Mongkol, qui purgeait déjà une peine de 28 ans déjà pour crime de lèse-majesté, a vu sa peine prolongée de manière impressionnante.
La Cour d’appel de la région 5 a confirmé la décision du tribunal provincial de Chiang Rai, qui a déclaré Mongkol coupable de deux chefs d’accusation de lèse-majesté et d’un chef d’intrusion, ce qui lui a valu quatre ans et six mois de prison supplémentaires. Mongkol a assisté au jugement par liaison vidéo depuis la prison centrale de Chiang Rai.
En janvier 2024, la même Cour d’appel avait confirmé une peine de 28 ans de prison pour 14 chefs d’accusation de lèse-majesté, chacun passible d’une peine de deux ans. Ceci, combiné à 11 autres chefs d’accusation pour la même infraction, a porté son total à 50 ans avant que la décision d’hier n’ajoute 4 ans et demi supplémentaires.
La peine de Mongkol éclipse celle d’ Anchan Preelert condamné à 43 ans et six mois pour des accusations similaires. Mongkol a été arrêté en avril 2021 après une grève de la faim à Chiang Rai pour exiger le droit à la libération sous caution pour les prisonniers politiques.
Du 2 au 11 mars 2021, Mongkol a publié 25 fois sur Facebook des critiques présumées à l’égard de la monarchie. Il a partagé des vidéos provenant de sources étrangères jugées préjudiciables à la monarchie et publié des messages supplémentaires les 8 et 9 avril de la même année.
Mongkol a fait valoir que ses messages étaient des expressions politiques contre Sa Majesté le Roi Maha Vajiralongkorn Phra Vajiraklaochaoyuhua , et non de la diffamation. Cependant, le tribunal a jugé que son utilisation d’un langage vulgaire constituait une diffamation.
L’article 112 du Code criminel impose une peine minimale de trois ans et maximale de 15 ans pour les actes diffamant, insultant ou menaçant le roi, la reine, l’héritier présomptif ou le régent. Les peines s’ajoutent, c’est à dire que si la personne publie 10 messages, il sera condamné 10 fois, c’est le cas ici.
Selon TLHR, au 31 juillet de cette année, 1 954 personnes ont été poursuivies pour participation et expression politiques depuis le début des manifestations de la Jeunesse libre en juillet 2020. Parmi elles, 272 font face à des accusations de lèse-majesté, et 152 ont été inculpées de sédition.