L’industrie du tourisme demande des éclaircissements sur la mise en œuvre de la taxe touristique très discutée de 300 bahts, que le ministre intérimaire du Tourisme et des Sports, Phiphat Ratchakitprakarn, a, encore une fois, reportée à septembre en raison de « difficultés à l’appliquer ».
Pendant ce temps, le nombre d’arrivées internationales quotidiennes en Thaïlande a chuté de plus de 15 % depuis février.
Selon le ministre, les compagnies aériennes ont déclaré qu’elles ne pouvaient pas faire la différence entre les touristes étrangers, les Thaïlandais et les expatriés, et par conséquent, tous les passagers doivent être traités de la même manière. Le ministre avait précédemment déclaré que les Thaïlandais et les expatriés titulaires d’un permis de travail seraient exonérés de la taxe.
Bhummikitti Ruktaengam, de l’Association touristique de Phuket, demande la création d’un organisme pour gérer et percevoir la taxe pour les arrivées par voie aérienne, maritime et terrestre, plutôt que de compter sur les compagnies aériennes dont ce n’est pas le travail.
M. Bhummikitti dit qu’il soutient la mise en place d’une redevance touristique qui, si elle est bien utilisée, aiderait à promouvoir certaines destinations et à couvrir les frais médicaux des touristes dans les hôpitaux publics, qui s’élèvent à plus de 10 millions de bahts par an rien qu’à Phuket (soit 1 baht par touriste).
Il suggère que si la perception de la taxe est retardée pour les voyageurs aériens, elle devrait être reportée pour tout le monde. En outre, il estime que le gouvernement devrait prendre en compte les différents contextes des visiteurs transfrontaliers, tels que les touristes malaisiens à Songkhla, qui visitent fréquemment la Thaïlande, souvent pour de courts voyages et des « week-ends ».
Marisa Sukosol Nunbhakdi, de l’Association thaïlandaise des hôtels, soutient le report de la perception de la taxe de séjour, car ce n’est pas le moment de renchérir les voyages en contexte inflationniste. Elle souligne que la transparence dans la gestion des fonds est cruciale pour le succès du processus.
Arrivées de touristes étrangers en Thaïlande
Selon le ministre Phiphat, 60 à 70 % des frais iraient à un fonds du développement touristique, tandis que 17 % seraient utilisés pour l’assurance médicale des touristes.
Alors que certains ont suggéré que les hôtels perçoivent les frais, Mme Marisa pense que ce serait injuste, car les hôtels illégaux en seraient exemptés et donc seules les entreprises honnêtes seraient mises à contribution.
Pour mémoire le débat autour de cette taxe est très exagéré car les touristes ne rechigneront pas à la payer. Elle n’est pas très élevée et elle tient lieu d’assurance. Le problème n’est pas lié aux touristes mais à l’administration thaïlandaise qui ne sait pas comment la percevoir.
Rien qu’à Phuket, le nombre d’arrivées étrangères quotidiennes est tombé à une moyenne de 10 035 en avril, contre 11 734 en mars. Les chiffres de mars étaient également en baisse par rapport à février. Les principales arrivées internationales en avril ont été (dans l’ordre) Russie, Chine, Australie, Inde et Royaume-Uni.
On peut imaginer que la pollution intense et les chaleurs insupportables vont encore faire baisser ces chiffres en mai.