La Thaïlande a franchi une étape importante dans la protection des enfants réfugiés en adhérant pleinement à une convention internationale cruciale. La dernière réserve du pays à la Convention des droits de l’enfant (CDE) a été officiellement retirée, renforçant ainsi l’engagement du royaume à sauvegarder les droits de l’enfant.
SE Cherdchai Chaivaivid, ambassadeur de Thaïlande auprès des Nations Unies à New York, a officiellement présenté le document -qui fait que la Thaïlande accepte de respecter l’article 22- à David Nanopoulos, du Bureau des affaires juridiques de l’ONU. Le retrait des réserves, qui a pris effet le 30 août, marque la dernière réserve de la Thaïlande contre la CDE, une convention dont elle est partie depuis 1992 mais qu’elle n’a longtemps appliquée que partiellement.
La Thaïlande avait précédemment émis des réserves sur certains aspects de la CDE, mais les a progressivement levées au fil des années. L’article 22 se concentre sur la protection des enfants cherchant le statut de réfugié ou de ceux déjà reconnus comme réfugiés, et ce retrait définitif des réserves (donc l’acceptation de la CDE) s’aligne sur l’engagement de la Thaïlande lors du Forum mondial sur les réfugiés à Genève en décembre 2023. Il a fallu attendre un gouvernement civil pour en arriver là.
« L’engagement de la Thaïlande à défendre les droits des enfants, en particulier des plus vulnérables, est inébranlable. Cette action réaffirme notre engagement en faveur de l’intérêt supérieur de tous les enfants, conformément aux lois nationales et internationales. » affirme Cherdchai Chaivaivid.
Cette décision démontre également la volonté de la Thaïlande de respecter ses obligations internationales et renforce sa position en matière de non-discrimination.
Le royaume et en particulier les militaires ont longtemps traîné les pieds pour signer pleinement toute convention des droits de l’enfant. De l’enfant réfugié en particulier. Ces réticences venaient du fait que de nombreux enfants étrangers naissaient dans les camps de réfugiés situés aux frontières du pays. Les gouvernements et l’armée voyaient d’un mauvais œil que ces enfants puissent avoir des droits. L’inquiétude la plus grande venait du fait qu’ils puissent revendiquer la nationalité thaïlandaise. L’autre inquiétude était liée au statut de réfugié car cela signifiait que les autorités thaïlandaises étaient obligées de respecter certaines règles vis-à-vis de ces enfants. Un réfugié n’est PAS un migrant illégal, partant, on n’a pas le droit de les maltraiter, des notions et nuances que les militaires ont parfois du mal à comprendre.