
Le Premier ministre Srettha Thavisin a été testé positif au Covid-19 et il lui est conseillé de se reposer jusqu’à mercredi 19 juin. Le bureau du Premier ministre a confirmé le diagnostic tard dimanche soir, révélant que Srettha ne se sent pas bien depuis le vendredi 14 juin.
Selon Chai Watcharong, porte-parole du bureau du Premier ministre, Srettha a consulté un médecin qui a confirmé l’infection Covid-19. Le médecin lui a recommandé de se reposer et de s’isoler pour éviter une nouvelle propagation du virus. Srettha a exprimé ses regrets s’il a contaminé ceux qu’il a rencontrés ces derniers temps et les a exhortés à se soumettre à des tests s’ils présentent des symptômes.
Coïncidence, mardi 18, le Premier ministre doit entendre la décision de justice concernant sa possible destitution demandée par 40 sénateurs proches de putschistes. La Cour constitutionnelle pourrait ordonner la suspension de Srettha, ce qui l’empêcherait de s’adresser à la Chambre des représentants au sujet du projet de loi budgétaire 2025, engageant 3,75 billions de bahts, mercredi 19.
Son infection au coronavirus devrait, de toute façon, l’empêcher de se présenter devant les députés.
Le vice-Premier ministre Phumtham Wechayachai pourrait exercer les fonctions de Premier ministre par intérim si le tribunal ordonne la suspension de Srettha. Connu comme un très proche collaborateur de Thaksin Shinawatra, Phumtham pourrait présenter, à la Chambre, le projet de loi budgétaire 2025. Cela renforcerai la théorie de la reprise en main de la politique Thaïlandaise par Thaksin.
L’affaire de destitution allègue que Srettha a violé la constitution et les normes éthiques en nommant Pichit Chuenban, un ancien avocat « véreux » de Thaksin, au poste de ministre. Chuenban, condamné à la prison dans le passé pour tentative de corruption, a depuis démissionné sous la pression.
La Cour constitutionnelle examinera également deux autres affaires importantes le 18 juin. L’une concerne la dissolution du parti Move Forward pour avoir prétendument porté atteinte à la sécurité nationale en préconisant des modifications à la loi sur lèse-majesté. L’autre affaire remet en question la constitutionnalité des élections sénatoriales à trois niveaux.
De plus, toujours mardi 18 juin, le Sénat pourrait définitivement adopté la loi concernant le mariage pour tous.
Enfin, Ce même 18 juin, Thaksin doit comparaître pour son possible crime de lèse majesté. Et voilà que Warong Dechgitvigrom, président du parti Thai Pakdee, a suggéré que Thaksin pourrait utiliser une éventuelle énième maladie comme prétexte pour éviter d’être inculpé dans cette affaire.
Selon la publication Facebook de Warong dimanche, il a reçu des informations d’une source fiable selon lesquelles Thaksin avait été hospitalisé samedi soir alors qu’il était en pleine forme la veille.
Warong a émis l’hypothèse que l’hospitalisation de Thaksin pourrait servir de prétexte. Warong a déclaré : « J’ai reçu des informations d’une source fiable selon lesquelles Thaksin a été hospitalisé la nuit dernière. Je souhaite donc en informer le public. On ne sait pas combien de temps il restera à l’hôpital, mais je pense que cela est lié à son inculpation imminente le 18 juin. »
Le 29 mai, Thaksin a omis de se présenter aux procureurs, invoquant une infection Covid-19, ce qui a conduit le procureur général à reporter son inculpation au 18 juin.
Si Thaksin manipule sans cesse, ses ennemis aussi, il est donc prudent d’attendre.