Avec la pétition déposée mercredi par le leader du Thai Pakdee, Warong Dechgitvigrom, contre le Pheu Thai, qui accuse l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra d’avoir influencé le parti, on compte désormais 11 plaintes contre le parti, la Première ministre Paetongtarn Shinawatra et son administration avant même qu’elle n’ait prononcé son discours de politique générale au Parlement.
Détails des 10 autres plaintes :
Cinq viennent du procédurier en série Ruangkrai Leekitwattana, membre du parti Palang Pracharath (armée) :
Deux pétitions demandent à la Commission nationale de lutte contre la corruption (NACC) d’enquêter pour savoir si Paetongtarn était une fonctionnaire de l’État en tant que vice-présidente du Comité national de stratégie de soft power avant de devenir Premier ministre, et si elle a reçu des avantages financiers lors de sa visite à Khao Yai avec sa famille en juillet. Il a fait valoir que si elle n’avait pas payé elle-même le voyage, cela pourrait être une violation de la loi anti-corruption.
Une pétition demande à la Commission électorale d’enquêter pour savoir si Paetongtarn avait démissionné de tous ses postes dans 21 entreprises familiales avant de prendre ses fonctions.
Une pétition demande à la NACC d’enquêter sur Paetongtarn pour avoir nommé Phumtham Wechayachai ministre de la Défense. Il soutient que Phumtham, ex-membre du Parti communiste thaïlandais (CPT), n’était pas apte à occuper ce poste. Phumtham a déclaré qu’il n’était pas communisme et a passé les 50 dernières années à le prouver, expliquant qu’il s’était enfui dans les forêts car il avait peur après le massacre du 6 octobre 1976 de l’armée contre les étudiants.
Une pétition demande à la NACC d’enquêter sur Paetongtarn pour avoir poussé son cabinet à faire un mini-signe en forme de cœur ou claquement de doigt lors d’une séance photo. Cela pourrait être considéré comme une faute éthique, car ils portaient des uniformes officiels entièrement blancs.
Ensuite,
Une pétition de Nopparut Worachitwutthikul, ancien leader du groupe White Dove de 2006 (royaliste), qui demandait à la CE d’enquêter sur l’influence présumée de l’ancien Thaksin Shinawatra sur six partis, dont Pheu Thai, Bhumjaithai, Palang Pracharath, Ruam Thai Sang Chart, Chartthaipattana et Prachachat. Il a cité une réunion chez Thaksin le 14 août comme preuve de l’influence de Thaksin. Cette pétition est similaire à celle de Warong.
Une pétition du procédurier en série Sonthiya Sawasdee, membre du Ruam Thai Sang Chart (putschiste Prayut), qui demande à la NACC d’enquêter sur Paetongtarn pour les nominations du leader du Parti démocrate Chalermchai Sri-on au poste de ministre de l’Environnement et du secrétaire général du Parti démocrate Dech-it Khaothong au poste de vice-ministre de la Santé publique. Tous deux font l’objet d’enquêtes de la NACC et ne devraient pas être nommés ministres. Dech-it : implication présumée dans la contrebande de pétrole. Chalermchai : pour ne pas avoir déclaré une terre de 120 rai à Prachuap Khiri Khan quand il travaillait sous l’administration Prayut.
Une pétition d’un inconnu demandant à la CE d’enquêter sur Pheu Thai pour avoir permis à Thaksin d’influencer sa décision de nommer Srettha Thavisin au poste de Premier ministre.
Une pétition d’un inconnu demandant à la CE d’enquêter sur Paetongtarn et les membres exécutifs de Pheu Thai pour avoir permis à Thaksin d’exercer une influence sur eux.
Une pétition d’un inconnu demandant à la CE d’enquêter sur Paetongtarn car elle était membre du conseil exécutif de Pheu Thai qui a permis à Srettha de nommer Pichit Chuenban comme ministre. Srettha a perdu son poste de premier ministre pour cette raison.
Attention, toutes ces plaintes déposées par des personnages qui ressemblent à des clowns sont très sérieuses. Le Bangkok Post rappelait mardi que Ruangkrai, ancien sénateur et membre du parti Palang Pracharath (pro-armée, créé pour Prayut et dirigé par Prawit), cible depuis longtemps les politiciens qu’il n’aime pas, parfois avec succès. Il a notamment forcé Samak Sundaravej à quitter le poste de Premier ministre sur décision du tribunal en 2008, pour avoir été défrayé de quelques milliers de bahts car il animait une émission culinaire à la télévision et il avait été remboursé des ingrédients qu’il avait achetés au marché. La « justice » peut donc picorer dans le menu détaillé ci-dessus pour démettre une personne que le régime n’aime pas.