
Les agences concernées se réuniront le 30 janvier pour discuter du renforcement de la sécurité aux frontières de la Thaïlande, avec des résultats attendus dans les six mois, a déclaré le ministre de la Défense Phumtham Wechayachai.
Il a souligné que les principales priorités étaient de mettre un terme au trafic de drogue, de lutter contre la traite des êtres humains et de réprimer les gangs de centres d’appels. Une réunion conjointe impliquant le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Défense, la police royale thaïlandaise, le Bureau de contrôle des stupéfiants, le Bureau de lutte contre le blanchiment d’argent et d’autres agences vise à relever les défis du contrôle des frontières. La longue frontière thaïlandaise comporte de nombreux points de passage naturels qui restent difficiles à sécuriser.
Le gouvernement prévoit de renforcer les mesures aux frontières dans 14 provinces, 51 districts et 76 commissariats de police. Un délai de six mois a été fixé et des mesures encore plus strictes suivront si les résultats ne sont pas satisfaisants.
Les fonctionnaires qui ne travaillent pas correctement pourraient être mutés. Les chefs de district et les commissaires de police auront davantage de responsabilités dans la gestion de zones plus petites.
Le ministère de la Défense a admis qu’une partie du problème de l’entrée illégale et du trafic d’êtres humains le long de la frontière est due à des fonctionnaires corrompus qui acceptent des pots-de-vin de la part de passeurs.
Le sénateur Chaiyong Maneerungsakul a déclaré que, ces dernières années, la Thaïlande a été confrontée à des problèmes importants d’immigration illégale, principalement dans les provinces frontalières comme Tak, Kanchanaburi, Ranong, Sa Kaeo et d’autres. Il craint que les autorités thaïlandaises n’appliquent pas strictement les lois, en raison de conflits d’intérêts.
Le sénateur policier Wanchai Ekpornpit a suggéré que le gouvernement annule l’exemption de visa, en particulier pour les touristes chinois utilisant la Thaïlande comme base pour des activités criminelles. Il a recommandé de passer à un système de visa à l’arrivée exigeant une preuve de réservation d’hôtel et des détails de voyage, tout en renforçant la sécurité aux frontières terrestres pour prévenir les crimes. Il mélange deux problèmes différents.
Le vice-ministre de la Défense, le général Nattapon Nakphanit, a expliqué que le problème était en partie dû au développement économique de la Thaïlande, qui crée une demande de main-d’œuvre étrangère, et à la frontière terrestre de 5 671 km avec les pays voisins. Il a noté que le gouvernement a élaboré le Plan d’action pour la sécurité des frontières (2013-2030), qui vise à équilibrer la sécurité et la croissance économique dans les zones frontalières.
Il rappelle l’utilisation de technologies, telles que les drones et les caméras thermiques pour surveiller les activités illégales, ainsi que le renforcement des patrouilles aux frontières et des points de contrôle. Le gouvernement collabore également avec les pays voisins et veille à ce que les immigrants illégaux soient traités avec humanité conformément aux normes internationales puisque, de toute façon, la Thaïlande a besoin de ces travailleurs migrants.
Le général Nattapon a reconnu les trafics souvent facilités par certains entrepreneurs et fonctionnaires corrompus. Il a souligné que le gouvernement mettait l’accent sur une application plus stricte de la loi malgré l’implication de certains fonctionnaires thaïlandais collaborant avec des groupes criminels.
L’industrie touristique thaïlandaise, notamment chinoise, est touchée par les crimes transfrontaliers. Depuis janvier, 12 428 réservations de chambres d’hôtel ont été annulées, dont 4 572 par des touristes chinois et 7 856 par d’autres visiteurs internationaux par peur des mafias chinoises œuvrant impunément dans le royaume.