En Thaïlande, l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra est actuellement au centre d’une affaire de crime de lèse-majesté. Les déclarations qu’il a faites en 2015, jugées diffamatoires envers le roi et sa famille, risquent de le conduire devant les tribunaux. La décision concernant son sort, attendue mercredi dernier, a été reportée au 29 mai par le bureau du procureur général. Les enquêteurs n’ont pas encore transmis tous les documents nécessaires pour prendre une décision.
Thaksin Shinawatra, milliardaire âgé de 74 ans, est revenu d’exil en août dernier. Pendant quinze ans, il avait vécu en exil volontaire pour échapper à des condamnations politiques. Son retour coïncide avec l’intronisation d’un Premier ministre issu de son parti familial, dans le cadre d’une coalition controversée avec des formations pro-militaires.
Bien qu’il ait bénéficié d’une grâce royale qui a réduit sa peine de prison de huit à un an, Thaksin Shinawatra n’a passé que six mois en détention, principalement dans un hôpital de Bangkok en raison de son état de santé et de son âge. Depuis sa libération anticipée, il a notamment voyagé dans son fief de Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande.
Les photos de lui avec ses petits enfants dans la piscine de sa résidence ont créé la polémique car d’aucuns ne croient pas qu’il était malade au point de ne pas pouvoir être emprisonné. Depuis sa libération conditionnelle, Thaksin respire la santé.
La loi sur le lèse-majesté en Thaïlande est considérée comme l’une des plus sévères au monde. Elle expose les accusés à des peines allant de trois à quinze ans d’emprisonnement, même pour des actions commises à l’extérieur du royaume. Ces dernières années, des groupes de défense des droits humains ont dénoncé son utilisation abusive à des fins politiques.
Le parti le plus populaire de Thailande, Move Forward pourrait être dissous et ses dirigeants banni à vie de la politique pour avoir souhaité améliorer la loi sur lèse majesté. Move Forward a obtenu deux semaines de plus pour préparer sa défense.
Thaksin qui a objectivement servi les intérêts du régime militaire depuis les élections que l’armée a largement perdues, devrait être épargné par la « justice » puisque ses actes ont montré qu’il travaillait pour ce régime.