Le ministère thaïlandais de l’Éducation a annoncé une refonte ambitieuse du programme national, visant à réduire le nombre d’heures de classe et à intégrer davantage d’apprentissage pratique et technologique.
Le Bureau de la Commission de l’éducation de base (Obec) dirige cette initiative. Thanu Wongjinda, secrétaire général de l’Obec, a révélé que le plan nécessite la création d’un comité pour revoir le programme de 2008 et moderniser le cadre éducatif pour répondre aux normes mondiales.
En effet, même si les petits Thaïlandais passent plus de temps en classe que leurs homologues, leur niveau est largement inférieur car les méthodes des professeurs, basées sur la répétition, ne sont pas efficaces.
L’Obec a intégré des matières basées sur la technologie dans ses cours. On ne sait pas si un budget sera alloué à du matériel pour les travaux pratiques. On ne sait s’il y aura assez de professeurs formés. A date, les professeurs se contentent de cours magistraux devant des adolescents qui n’écoutent pas forcément.
Actuellement, les élèves de Pathom 1 à 6 (CP à la 6e) suivent au moins 1 000 heures de cours et d’activités par an. Les élèves des niveaux 1 à 3 de Mathayom (5e à la 3e) doivent travailler pas moins de 1 200 heures par an. Pour Mathayom 4 à 6 (lycée), le total s’élève à plus de 3 600 heures sur trois ans.
Par comparaison, les élèves français passent 864 h par an en classe, les Suisses 796, les Canadiens 920 et les Coréens qui obtiennent de bien meilleurs résultats que les Français, seulement 655. Chiffres OCDE. On en conclut que les résultats scolaires sont inversement proportionnels au nombre d’heures passés en classe.
Pour les petits Thaïlandais, il convient de noter que de nombreuses heures sont consacrées à l’histoire ou la morale que d’aucuns assimilent à de la « propagande » pour un profit limité.
« Il est logique d’essayer de réduire les heures d’étude », a déclaré Thanu. Il a en outre expliqué que le comité, une fois formé, examinerait chaque sujet et rechercherait les domaines à améliorer. L’initiative vise à favoriser des expériences d’apprentissage plus équilibrées et efficaces pour les élèves.
On comprend donc qu’à ce stade, le ministère n’a pas vraiment commencé à former le comité qui se penchera sur le problème.
Les commentaires seront sollicités auprès des professionnels de l’éducation, des étudiants, des parents, des éditeurs et toutes parties prenantes pour garantir que les réformes sont globales, inclusives et surtout efficaces.
Par ailleurs, le vice-ministre de l’Éducation, Surasak Phancharoenworakul, a exprimé son inquiétude concernant les coupes budgétaires dans le projet Learning Anywhere Anytime (apprendre n’importe où, n’importe quand) du ministère, qui se concentre sur l’apprentissage en ligne pour les élèves de Mathayom 4 à 6 (lycéens qui travaillent et continuent d’étudier le soir).
Initialement fixé à 7,6 milliards de bahts, le budget a été réduit à 4,1 milliards de bahts. « Cette réduction nuira à l’efficacité globale du projet », a déploré le vice-ministre. On ne sait pas si cette réduction de budget est justifiée. On ne sait pas si ce budget économisé est réinvesti dans d’autres actions du ministère de l’éducation ou simplement reversé au budget du gouvernement.
Le dessin d’Arun (du Matichon), ci-dessus, explique bien pourquoi, dans l’état actuel des choses, les petits Thaïlandais en sauront toujours moins que leurs homologues du monde. Le but du système éducatif local est de focaliser l’attention des enfants sur certains sujets et de les empêcher d’avoir une ouverture d’esprit indispensable pour comprendre le monde.