Le Premier ministre Srettha Thavisin semble confiant dans sa capacité à survivre au verdict de la Cour constitutionnelle mercredi concernant la nomination controversée d’un ministre corrompu. Une source bien informée a déclaré que le Premier ministre serait probablement épargné par le couperet de la Cour constitutionnelle par 7 voix contre 2.
Certains membres de l’ancien Sénat nommé par la junte ont demandé au tribunal de démettre le Premier ministre de ses fonctions. Selon certains observateurs, ils obéissaient au putschiste qui les a nommés, en l’occurrence Prawit Wongsuwan qui espérait encore devenir premier ministre à la place du premier ministre. Prawit qui a assisté aux JO de Paris en tant que président du Comité Olympique thaïlandais vient de fêter en grande pompe son « 80e anniversaire » (en fait 79e puisqu’il est né en 1945). Au vu de sa condition physique et du paysage politique thaïlandais, sa nomination au poste de Premier Ministre serait incongrue.
Par ailleurs Srettha a fait allégeance au régime par certains gestes symboliques dernièrement. Sauf à vouloir déstabiliser encore plus le royaume, la Cour Constitutionnelle (et donc le régime) ne démettra pas le Premier Ministre.
Srettha n’assistera pas à la lecture du verdict et sera représenté par Prommin Lertsuridej son secrétaire général. Le Premier ministre a d’autres engagements…
Enfin, Le conseiller juridique du gouvernement, Wisanu Krea-ngam, proche du régime, a déclaré mardi que si le Premier ministre était démis de ses fonctions, il pourrait toujours revenir en tant que Premier ministre. Il suffit que les députés en décident ainsi.
Khemthong Tonsakulroongruang, politologue de l’UNIVERSITÉ CHULALONGKORN, considère que les juges de la Cour constitutionnelle devraient légalement assumer la responsabilité des énormes dommages causés par leurs décisions arbitraires qui déstabilisent le pays. Il fait référence ici aux dissolutions de partis qui ont remporté les élections.
Khemthong affirme que la Cour constitutionnelle, dont tous les membres ont été nommés par la junte, applique des lois adoptées sous l’influence du régime et non émanant du peuple. Mais comment faire pratiquement pour que les juges réfléchissent à deux fois avant de dissoudre des partis politiques ? Même si ses décisions sont jugées iniques, la cour est, officiellement une instance « indépendante ».
Khemthong suggère que tous les membres du pouvoir judiciaire qui soutiendrait une future junte ayant fomenté un coup d’état soient finalement traduits en justice et condamnés à des peines de prison. Dans le passé, le pouvoir judiciaire thaïlandais a ignoré les putschistes et les a ironiquement considérées comme « puissance souveraine », malgré leur coup d’état, un crime grave s’il en est.
Khemthong soutient aussi la proposition d’un député progressiste qui souhaite que la dissolution des partis politiques soient plus difficile voire impossible. Il propose que les députés « malfaiteurs » soient sanctionnés individuellement sans avoir recours à la « punition collective ». Cela dit, et selon l’avis général, souhaiter que l’amélioration d’une loi soit étudiée à la chambre n’a rien de répréhensible.
Le Premier Ministre Srettha Thavisin qui devrait donc être épargné a un programme chargé :
15 et 16 août, réunion de coopération sur le Mékong Lancang à Chiang Mai,
17 août, visites dans les provinces de Pathum Thani, Nakhon Nayok et Saraburi (développement du tourisme).
18 août Chainat, Sing Buri et Ang Thong, pour suivre les questions de gestion de l’eau.
20 août réunion itinérante du cabinet à Ayutthaya
21 août district de Mae Sot, dans la province de Tak, pour se pencher sur les escroqueries des centres d’appels, le trafic de drogue et les questions de sécurité.
22 août Chiang Rai, même questions qu’à Mae Sot
23 août Chiang Mai problèmes de pollution aux PM2,5 et promotion du tourisme