Un procureur important a été arrêté mercredi dans son bureau de la province de Nakhon Si Thammarat pour avoir possiblement exigé puis accepté un pot-de-vin en échange de l’abandon d’une affaire.
La police anti-corruption (ACD) a arrêté Chartnarin Ketkamphon, 53 ans, au bureau du procureur général (OAG) de Nakhon Si Thammarat vers 11 heures du matin. Les officiers ont également saisi 150 000 bahts, le pot-de-vin présumé, à titre de preuve. M. Chartnarin était procureur en chef au parquet provincial.
M. Chartnarin était ciblé par un mandat d’arrêt du Tribunal pénal pour les affaires de corruption en raison d’accusations de pot-de-vin. Il est accusé, en tant qu’agent de l’État, de manquement à ses devoirs et d’abus d’autorité en vue d’obtenir des avantages.
Selon une source policière, le procureur provincial accusé avait exigé un pot-de-vin de 200 000 bahts à une personne accusée du vol d’un titre foncier. Il aurait dit qu’il pouvait faire abandonner l’affaire. La personne contactée a eu peur d’être persécutée si elle refusait de payer et a décidé de remettre 50 000 bahts à titre d’avance à M. Chartnarin.
La victime a ensuite consulté la Commission nationale anti-corruption. Cela a donné lieu à une enquête qui a abouti au mandat d’arrêt contre le procureur en chef Chartnarin. Le plaignant devait payer mercredi les 150 000 bahts restants à M. Chartnarin, les enquêteurs ont donc mis en place un piège. Le procureur a été arrêté juste après que l’argent lui a été remis.
Lors de l’interrogatoire, M. Chartnarin a nié toutes les accusations.
Le porte-parole de l’OAG national, Prayut Phetcharakhun, a déclaré que le procureur général a ordonné le transfert immédiat de M. Chartnarin (dans un placard) et demandé un rapport sur l’affaire. L’allégation de corruption salirait inévitablement tous les procureurs du pays, a déclaré M Phetcharakhun. Après réception du rapport, des mesures drastiques, tant pénales que disciplinaires seront prises contre le procureur accusé.
L’opération de mercredi a été dirigée par Niwatchai Kasemmongkol, secrétaire général de la Commission nationale anti-corruption, avec le général Charoonkiat Parnkaew, numéro deux du Bureau central d’enquête et moult autres très haut-gradés.